Qui est Agnès VARDA ?
Date de naissance : 30 mai 1928 (Ixelles, Belgique).
Date du décès : 29 mars 2019 (Paris, France) à 90 ans.
Activité principale : Photographe, réalisatrice, scénariste, plasticienne.
Nom de naissance : Arlette Varda.
Où est la tombe d’Agnès VARDA ?
La tombe d’Agnès VARDA est située dans la division 9
La tombe d’Agnès VARDA au Cimetière du Montparnasse
Biographie d’Agnès VARDA
Jeunesse et formation
Agnès Varda, née Arlette Varda le 30 mai 1928 à Ixelles, en Belgique, grandit dans une famille d’origine française et grecque. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle quitte la Belgique avec sa famille et s’installe à Sète, dans le sud de la France. Cette ville portuaire marquera profondément son imaginaire et inspirera plusieurs de ses films. Elle entreprend des études d’histoire de l’art à l’École du Louvre et se forme parallèlement à la photographie à l’École des Beaux-Arts de Paris. Cette double approche artistique, entre l’image fixe et l’image en mouvement, façonnera son regard unique sur le cinéma.
Avant de se lancer dans le septième art, Varda travaille comme photographe au Théâtre National Populaire dirigé par Jean Vilar, capturant des portraits d’acteurs et des scènes de théâtre qui l’aideront à développer son sens du cadrage et de la lumière.
Précurseure de la Nouvelle Vague
Agnès Varda réalise son premier long-métrage en 1955, La Pointe Courte, un film hybride entre fiction et documentaire tourné à Sète avec un budget très modeste. Considéré comme un précurseur de la Nouvelle Vague, ce film adopte une narration innovante qui alterne entre une chronique du quotidien des pêcheurs de Sète et l’histoire intime d’un couple en crise.
Son second long-métrage, Cléo de 5 à 7 (1962), marque son premier succès critique et public. Ce film en temps réel suit une chanteuse, Cléo, qui déambule dans Paris en attendant les résultats d’un test médical, mêlant introspection féminine et errance urbaine. Par son style novateur, son usage de la durée et son exploration de la condition féminine, Cléo de 5 à 7 s’impose comme une référence du cinéma moderne.
Exploration des thèmes sociaux et féministes
Tout au long de sa carrière, Varda s’engage dans une exploration des thèmes sociaux, de la marginalité et du féminisme. Dans Le Bonheur (1965), elle dénonce la superficialité du bonheur familial en dépeignant un adultère banalisé, tout en utilisant une esthétique colorée et joyeuse en contraste avec la noirceur du propos. L’une chante, l’autre pas (1977) est une autre contribution majeure au cinéma féministe, suivant deux femmes aux trajectoires divergentes à travers l’histoire des luttes pour les droits des femmes en France.
En 1985, elle réalise Sans toit ni loi, un drame social percutant qui suit une jeune vagabonde incarnée par Sandrine Bonnaire. Le film remporte le Lion d’Or à la Mostra de Venise et marque un tournant dans sa carrière, confirmant sa capacité à conjuguer engagement social et innovation cinématographique.
Le documentaire comme terrain d’expérimentation
Agnès Varda est aussi une documentariste audacieuse. Son approche du réel, qui mêle observation, subjectivité et poésie, se déploie pleinement dans Les Glaneurs et la glaneuse (2000), un documentaire sur la récupération alimentaire et le gaspillage, où elle se met elle-même en scène. Cette méthode, qui préfigure le genre du documentaire autobiographique, se prolonge avec Les Plages d’Agnès (2008), un récit personnel où elle retrace sa vie et sa carrière avec humour et tendresse.
Vie personnelle et collaborations
Agnès Varda partage sa vie avec le cinéaste Jacques Demy, dont elle accompagne la carrière et à qui elle rend hommage dans Jacquot de Nantes (1991), un portrait intime du réalisateur avant sa disparition. Leur relation, basée sur une passion commune pour le cinéma, influence mutuellement leurs œuvres respectives.
Récompensée par un Oscar d’honneur en 2017 pour l’ensemble de sa carrière, Agnès Varda demeure une figure essentielle du cinéma et des arts visuels. Jusqu’à la fin de sa vie, elle reste active, exposant ses installations dans des musées et participant à des festivals internationaux. Son dernier film, Visages Villages (2017), coréalisé avec le photographe JR, est une méditation sur l’art, la mémoire et les rencontres humaines.
Agnès Varda s’éteint le 29 mars 2019 à Paris, laissant un héritage inestimable qui continue d’influencer les nouvelles générations de cinéastes et d’artistes visuels.
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