Qui est Jean Seberg ?
Date de naissance : 13 novembre 1938 (Marshalltown, Iowa, États-Unis).
Date du décès : 30 août 1979 (Paris 16e, France) à 40 ans.
Activité principale : Actrice.
Nom de naissance : Jean Dorothy Seberg.
Où est la tombe de Jean Seberg ?
La tombe de Jean Seberg est située dans la division 13
La tombe de Jean Seberg au Cimetière du Montparnasse
Biographie de Jean Seberg
Jean Dorothy Seberg, née le 13 novembre 1938 à Marshalltown, Iowa, est une icône intemporelle dont l’influence s’étend bien au-delà des frontières du cinéma. Son visage est devenu le symbole d’une époque, marquant à jamais le cinéma français et américain. À travers sa carrière, ses engagements politiques, et sa vie personnelle tumultueuse, Jean Seberg a laissé une empreinte indélébile sur la culture des années 1960 et 1970.
Enfance et Adolescence
Jean Seberg est née dans une famille modeste de Marshalltown. Son père, Edward Waldemar Seberg, était pharmacien, et sa mère, Dorothy Arline Benson, institutrice remplaçante. Ses racines familiales étaient un mélange de cultures, avec des ancêtres suédois, britanniques et allemands. Cette diversité culturelle a peut-être influencé son ouverture d’esprit et son engagement pour les causes sociales. Jean était l’aînée d’une fratrie de quatre enfants, comprenant une sœur, Mary-Ann, et deux frères, Kurt et David. Tragiquement, son plus jeune frère, David, est décédé dans un accident de voiture à l’âge de 18 ans, en 1968, un événement qui a profondément marqué Jean.
Débuts au Cinéma : L’Expérience Otto Preminger
Malgré cet accueil glacial, Otto Preminger a cru en elle et lui a offert une seconde chance en la faisant jouer dans « Bonjour tristesse » (1958), une adaptation du roman de Françoise Sagan. Ce film, tourné en France, a marqué le début de la longue histoire d’amour entre Jean Seberg et le cinéma français. Bien que ce film n’ait pas non plus été un succès critique, il a ouvert la voie à des opportunités plus audacieuses et à des collaborations futures avec des cinéastes français.
En 1956, Jean Seberg, alors âgée de 18 ans, est propulsée sous les feux des projecteurs lorsqu’elle est choisie par le réalisateur Otto Preminger pour incarner Jeanne d’Arc dans son film « Sainte Jeanne ». Sélectionnée parmi 18 000 candidates, sa nomination a fait l’objet d’une immense attention médiatique. Cependant, l’expérience ne fut pas aussi enrichissante qu’espérée. Le film, malgré un battage publicitaire intense, n’a pas rencontré le succès escompté, et Jean Seberg a été sévèrement critiquée pour sa performance. Cet échec a été douloureux pour elle, au point qu’elle déclara plus tard : « J’ai deux souvenirs de Sainte Jeanne. Le premier, c’est d’avoir été brûlée sur le bûcher dans le film. Le second est d’avoir été brûlée sur le bûcher par les critiques. »
L’Ascension avec la Nouvelle Vague Française
Le véritable tournant dans la carrière de Jean Seberg est venu avec « À bout de souffle » (1960), réalisé par Jean-Luc Godard. Ce film, emblématique de la Nouvelle Vague, a révolutionné le cinéma avec son style innovant et ses techniques narratives non conventionnelles. Jean Seberg y incarne Patricia Franchini, une jeune vendeuse de journaux, aux côtés de Jean-Paul Belmondo. Le film a été un succès retentissant, et Seberg est devenue une icône instantanée. Sa coiffure à la garçonne, son allure androgyne et son charme naturel ont séduit le public du monde entier.
Le tournage d' »À bout de souffle » n’a pas été de tout repos pour Jean. Initialement déconcertée par les méthodes peu orthodoxes de Godard, elle a envisagé d’abandonner le projet dès le premier jour. Cependant, elle a persévéré et a fini par comprendre et apprécier le style unique du réalisateur. Ce film reste l’un des plus grands succès de la carrière de Seberg, et il a solidifié sa place dans l’histoire du cinéma.
Vie Privée et Engagements Politiques
La vie privée de Jean Seberg a été marquée par des hauts et des bas. Elle s’est mariée pour la première fois en 1958 avec François Moreuil, un avocat d’affaires qui a également été son réalisateur dans le film « La Récréation ». Cependant, leur mariage s’est rapidement détérioré, et Seberg a trouvé l’amour auprès de l’écrivain Romain Gary, de 24 ans son aîné. Leur relation, passionnée mais tumultueuse, a captivé l’attention du public et des médias.
Romain Gary et Jean Seberg dans une rue de Rome en 1961.
En parallèle de sa carrière cinématographique, Jean Seberg s’est engagée activement dans des causes sociales et politiques. Dès l’âge de 14 ans, elle rejoint la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), malgré l’opposition de ses parents. Dans les années 1960, elle devient une figure publique de soutien aux droits civiques, en particulier pour les Amérindiens et les Black Panthers. Cet engagement a attiré l’attention du FBI, qui l’a placée sous surveillance dans le cadre du programme COINTELPRO. Le FBI a même lancé une campagne de diffamation contre elle, en diffusant de fausses rumeurs sur sa vie personnelle et en insinuant qu’elle portait l’enfant d’un membre des Black Panthers.
Ces attaques ont eu des conséquences dévastatrices sur la santé mentale de Jean Seberg. En 1970, enceinte, elle tente de se suicider après la publication d’articles diffamatoires, et son enfant, une petite fille nommée Nina, décède peu après sa naissance prématurée. Cet événement tragique a marqué le début d’une longue descente aux enfers pour l’actrice, qui est devenue de plus en plus dépendante à l’alcool et aux médicaments.
Les Dernières Années
Dans les années 1970, la carrière de Jean Seberg prend un tournant vers le cinéma expérimental. Elle tourne dans plusieurs films réalisés par son mari Romain Gary, ainsi que par Philippe Garrel et Dennis Berry. Ces films, bien que moins populaires que ses œuvres précédentes, témoignent de son désir de s’éloigner du cinéma commercial et de s’engager dans des projets plus personnels et artistiques.
Cependant, sa vie personnelle continue de se détériorer. Elle se sépare de Gary en 1970, puis épouse Dennis Berry en 1972. Mais ce mariage aussi est marqué par des difficultés. En 1979, Jean Seberg disparaît mystérieusement de son appartement à Paris. Son corps est retrouvé neuf jours plus tard dans une voiture garée dans le XVIe arrondissement. La police conclut à un suicide, bien que de nombreux aspects de sa mort restent flous et contestés.
Jean Seberg est enterrée au cimetière du Montparnasse à Paris. Sa mort fut tragique à l’âge de 40 ans. Elle reste une icône de la Nouvelle Vague et une figure emblématique des luttes pour les droits civiques des années 1960.