Qui est Laurent TERZIEFF ?
Date de naissance : 27 juin 1935 (Toulouse, France).
Date du décès : 2 juillet 2010 (Paris 13e, France) à 75 ans.
Activité principale : acteur, metteur en scène.
Nom de naissance : Laurent Didier Alexe Terziev.
Où est la tombe de Laurent TERZIEFF ?
La tombe de Laurent TERZIEFF est située dans la division 11
La tombe de Laurent TERZIEFF au Cimetière du Montparnasse

Biographie de Laurent TERZIEFF
Laurent Terzieff, né Laurent Didier Alexe Terziev le 27 juin 1935 à Toulouse, est issu d’une famille d’artistes. Son père, Jean Terzieff, sculpteur d’origine russe ayant émigré de Bucarest à Paris en 1919, et sa mère, Marina Terzieff, née Marie Lapasset, peintre française, ont sans doute influencé sa sensibilité artistique. Il est le frère de la sculptrice Brigitte Terziev, de la réalisatrice Catherine Terzieff et du réalisateur Marc Terzieff.
Dès son adolescence, Laurent est passionné par la philosophie et la poésie. À 14 ans, une représentation de La Sonate des spectres d’August Strindberg, mise en scène par Roger Blin, le bouleverse et le décide à embrasser la carrière de comédien.
Il fait ses débuts sur les planches à 17 ans au Théâtre de Babylone, dirigé par Jean-Marie Serreau, dans Tous contre tous d’Arthur Adamov, un auteur qu’il affectionne particulièrement. Cette première expérience scénique marque le début d’une longue et riche carrière théâtrale.
En 1958, Yves Montand lui offre un petit rôle au cinéma dans Premier mai de Luis Saslavsky. La même année, remarqué dans la fiction télévisée L’Affaire Weidmann, il est choisi par Marcel Carné pour incarner l’un des rôles principaux dans Les Tricheurs. Ce film, qui dépeint la jeunesse existentialiste de l’époque, le révèle au grand public grâce à sa personnalité singulière et son charisme.
En 1961, il rencontre l’actrice Pascale de Boysson. Ensemble, ils fondent la Compagnie Laurent Terzieff, avec l’ambition de promouvoir un théâtre exigeant et novateur.
Laurent Terzieff consacre sa vie au théâtre, qu’il considère comme un moyen d’élargir la conscience humaine. Pour lui, le théâtre est le lieu où “le visible et l’invisible” se rencontrent. Il affirme : “Je pense que le monde visible n’est qu’une infime partie de la réalité. Il y a une autre réalité, le monde invisible. C’est ce monde invisible que le théâtre peut permettre d’entrapercevoir.” Ses choix artistiques le portent vers des auteurs contemporains, notamment anglo-saxons, tels que Ronald Harwood, Brian Friel, Eugène O’Neill et Murray Schisgal, contribuant ainsi à leur notoriété en France.
Sa dernière prestation théâtrale est le rôle de Philoctète, dans une adaptation française de Jean-Pierre Siméon. Au cours de sa carrière, il est récompensé par plusieurs Molières :
• Molière du metteur en scène pour Ce que voit Fox en 1988 et Temps contre temps en 1993.
• Molière du théâtre privé pour les mêmes pièces en 1988 et 1993, ainsi que pour L’Habilleur en 2010.
• Molière du comédien en 2010 pour ses rôles dans L’Habilleur et Philoctète.
Parallèlement, il contribue au succès du Lucernaire aux côtés de Christian Le Guillochet.
Au cinéma, Terzieff collabore avec de grands réalisateurs italiens. En 1959, il joue un jeune désœuvré dans Les Garçons de Mauro Bolognini, sur un scénario de Pier Paolo Pasolini. Pasolini le dirige ensuite dans Médée, où il incarne le Centaure aux côtés de Maria Callas. En 1961, il est un révolutionnaire dans Vanina Vanini de Roberto Rossellini. En 1976, il participe à Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini.
En France, il tourne avec Claude Autant-Lara, notamment dans Tu ne tueras point (1961), où il interprète un objecteur de conscience. Henri-Georges Clouzot le choisit pour La Prisonnière (1968), où il joue un artiste manipulateur. Il partage l’affiche avec Brigitte Bardot dans À cœur joie (1967) et travaille sous la direction de Luis Buñuel dans La Voie lactée (1969).
Engagé politiquement, Laurent Terzieff signe en 1960 le “Manifeste des 121” contre la guerre d’Algérie et, en 2002, la pétition “Pas en notre nom” contre la guerre en Irak. Humaniste, il soutient également des causes telles que la défense des droits de l’enfant, appelant à une délégation de l’ONU pour rendre visite à Gedhun Choekyi Nyima, reconnu comme le 11e panchen-lama, en résidence surveillée en Chine depuis 1995.
Laurent Terzieff s’éteint le 2 juillet 2010 à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris, des suites de complications pulmonaires.
Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 11), aux côtés de ses parents.