Qui est Paul BELMONDO ?
Père de Jean-Paul Belmondo (Voir la fiche sur le site du cimetière du Père-Lachaise…)
Date de naissance : 8 août 1898 (Alger « Sidi M’Hamed », Algérie).
Date du décès : 1er janvier 1982 (Ivry-sur-Seine, France) à 83 ans.
Activité principale : Sculpteur, médailleur.
Enfants : Alain Belmondo, Jean Paul Belmondo, Muriel Belmondo.
Où est la tombe de Paul BELMONDO ?
La tombe de Paul BELMONDO est située dans la division 2.
La tombe de Paul BELMONDO au Cimetière du Montparnasse


Biographie de Paul BELMONDO
Origines et jeunesse (1898-1914)
Paul Belmondo est né le 8 août 1898 à Sidi M’hamed (anciennement quartier de Mustapha), dans la banlieue d’Alger, alors rattachée à l’Algérie française. Issu d’une famille modeste d’origine italienne, il est le fils de Paolo Belmondo, forgeron piémontais originaire de Borgo San Dalmazzo, et de Rosa Cerrito, sicilienne. Sa passion pour les arts se manifeste très tôt : il commence à sculpter à l’âge de 13 ans, tout en suivant une formation à l’École des Beaux-Arts d’Alger où il étudie l’architecture, le dessin et la sculpture, notamment auprès de Georges Béguet.
Entre 1911 et 1914, Paul Belmondo s’initie au modelage et à la taille directe, affinant son goût pour une esthétique figurative inspirée des maîtres grecs et de la tradition de François Rude.
Première Guerre mondiale (1914-1920)
À la déclaration de la guerre en 1914, ses études sont brutalement interrompues. Mobilisé en 1917, il sert dans le Génie et participe à des batailles majeures, notamment celle de Saint-Mihiel en 1918 où il est victime des gaz, puis démobilisé en 1920. Cet engagement lui vaudra des séquelles physiques, mais aussi une détermination renforcée à poursuivre sa vocation artistique.
Formation à Paris et premières distinctions (1920-1930)
Grâce à une bourse du gouvernement algérien, Paul Belmondo rejoint les Beaux-Arts de Paris après la guerre. Il devient l’élève de Jean Boucher, peintre-sculpteur académique renommé, puis se lie d’amitié avec Charles Despiau, disciple de Rodin et figure de la sculpture humaniste du XXᵉ siècle.
Son talent est rapidement reconnu : en 1926, il reçoit le prestigieux Prix Blumenthal, et remporte le Grand Prix de Rome la même année. En 1932, il obtient le Grand Prix artistique de l’Algérie, puis en 1936 le Grand Prix de la Ville de Paris, deux distinctions attestant de son excellence.
Vie personnelle et vie de famille
En 1930, Paul Belmondo épouse à Paris Sarah-Madeleine Rainaud-Richard, artiste peintre rencontrée aux Beaux-Arts. De cette union naissent trois enfants :
- Alain-Paul, né en 1931, devenu producteur de cinéma,
- Jean-Paul, né en 1933, futur icône du grand écran (1933‑2021),
- Muriel, née en 1945, danseuse partenaire de la création artistique familiale.
Dans leur vie de famille, l’atelier paternel, installé dans d’anciennes écuries (avenue Denfert‑Rochereau à Paris) constitue un creuset artistique où se côtoient œuvres, esquisses et séances de dessin en famille.
Carrière artistique et réalisations publiques (années 1930-1950)
Paul Belmondo est très actif sur les scènes nationales et internationales. Il réalise de nombreuses commandes publiques :
- décors et frises pour le Palais de Chaillot, en collaboration avec Léon-Ernest Drivier et Marcel Gimond,
- médailles, bustes, stèles dans l’esprit figuratif et direct, et sculptures monumentales pour espaces publics.
Son œuvre, souvent qualifiée de « sérénité », reflète l’humanisme et la rigueur de la sculpture figurative classique, profondément inspirée par Despiau et le courant du réalisme aux Beaux-Arts.
Seconde Guerre mondiale : engagement controversé (1940-1945)
Pendant l’Occupation, Paul Belmondo s’investit dans des activités controversées, rejoignant le Groupe Collaboration, organisation culturelle proche du régime nazi. Il occupe de 1941 à 1945 un poste de vice-président de la section « arts » et participe à des « study tours » en Allemagne orchestrés par Goebbels.
À la Libération, malgré ces compromissions, il échappe à toute condamnation (comme beaucoup de personnalités artistiques de l’époque) grâce à la relative tolérance du contexte et au fait que des figures plus importantes avaient suivi des lignes proches.
Période d’enseignement et reconnaissance académique (1956–1960)
À partir de 1956, Paul Belmondo transmet son savoir en devenant professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. En 1960, il est élu membre de l’Institut de France (Académie des Beaux-Arts), reconnaissance officielle de son influence artistique.
Œuvres pérennes et legs public
Après-guerre, Belmondo conforte sa renommée :
- deux de ses bronzes, “Jeannette” et “Apollon”, sont exposés dans les jardins du Palais des Tuileries depuis 1988, don de sa famille ;
- une copie de “Jeannette” est offerte à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle à Genève le 9 septembre 1986 pour célébrer le centenaire de la Convention de Berne ;
- lors de modifications à l’Opéra Garnier, une de ses créations remplace temporairement la sculpture « Danse » de Jean‑Baptiste Carpeaux.

Musée « Paul Belmondo » qui se trouve au Château de Buchillot.
Réceptions posthumes et hommage familial
Après son décès, la postérité de Paul Belmondo est amplifiée :
- une exposition itinérante, intitulée “La sculpture de sérénité”, parcourt plusieurs villes en France de 1997 à 1999 ;
- en mars 2007, ses enfants Jean‑Paul, Alain et Muriel donnent à la ville de Boulogne‑Billancourt 259 de ses sculptures, 444 médailles, près de 900 dessins et carnets. Ces œuvres seront présentées au Musée Paul‑Belmondo, aménagé dans le château de Buchillot, qui ouvre en septembre 2010 ;
- cet espace, reconstruit par les architectes Karine Chartier et Thomas Corbasson, propose un parcours sensible autour de l’atelier, des moulages, et d’une sélection représentative de l’ensemble donné.
Fin de vie et décès
Paul Belmondo s’éteint le 1ᵉʳ janvier 1982, à Ivry-sur-Seine, à l’âge de 83 ans. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, face à Paris, dans une concession familiale aux côtés de son épouse.
Analyse stylistique et reconnaissance artistique
Le travail de Paul Belmondo se caractérise par :
- une recherche de sérénité et d’harmonie des volumes ;
- un usage maîtrisé de la taille directe, héritant de la tradition classique ;
- une influence profonde de Despiau et du réalisme humaniste, adaptée aux exigences des commandes publiques.
Il allie portrait, médaille, bronze et stèle, formant un corpus à la fois intime et solennel, illustré tant dans la sphère familiale que dans l’espace public.
Vie privée et anecdotes
- La famille a vécu dans le 14ᵉ arrondissement, près de l’atelier avenue Denfert‑Rochereau, significatif du lien entre vie domestique et vie créative.
- Jean‑Paul Belmondo décrit parfois une enfance marquée par des “privations durant la seconde guerre mondiale”, dues aux difficultés du sculpteur.
- Ensemble, ils partagent des moments artistiques : on sait que Jean‑Paul et Muriel ont posé dans l’atelier ; des photos témoignent des séances familiales de pose et de création.
- Malgré la controverse de la collaboration, Paul Belmondo reste respecté auprès des contemporains. La rétrospective de 1997 et les dons publics en témoignent.