Qui est Pierre BÉNICHOU ?
Date de naissance : 1er mars 1938 (Oran, Algérie).
Date du décès : 31 mars 2020 (Paris 7e, France) à 82 ans.
Activité principale : Journaliste, animateur de radio, scénariste, acteur.
Nom de naissance : Pierre Daniel Bénichou.
Où est la tombe de Pierre BÉNICHOU ?
La tombe de Pierre BÉNICHOU est située dans la division 12
La tombe de Pierre BÉNICHOU au Cimetière du Montparnasse
Biographie de Pierre BÉNICHOU
Pierre Bénichou, est une figure du journalisme et des médias en France. Né le 1er mars 1938 à Oran, en Algérie, et décédé le 31 mars 2020 à Paris, Pierre Bénichou a connu une carrière prolifique, oscillant entre presse écrite, radio, télévision et cinéma. Son parcours est celui d’un homme aux multiples talents, reconnu pour son humour cinglant, son intelligence acérée, et sa contribution significative à la vie intellectuelle française.
Les Racines : Une enfance marquée par l’Histoire
Pierre Daniel Bénichou est issu d’une famille juive séfarade, installée à Oran, en Algérie. Son père, André Bénichou, était professeur de philosophie, une profession qui témoigne d’une profonde tradition intellectuelle au sein de la famille. Ce dernier dirigeait le cours privé le plus important de la ville, un lieu où les jeunes esprits pouvaient s’épanouir sous l’égide de professeurs tels qu’Albert Camus. Cependant, en 1941, la promulgation des lois antisémites par le régime de Vichy contraint André Bénichou à quitter son poste. Face à cette adversité, il fonda sa propre école privée, continuant ainsi à dispenser son savoir et à soutenir les élèves dans leur quête de connaissance.
La mère de Pierre, Madeleine Dayan, était la sœur de Georges Dayan, un proche collaborateur et ami de François Mitterrand. Cet environnement familial, à la croisée des chemins entre intellectuels et personnalités influentes, a sans doute façonné la pensée de Pierre Bénichou et son engagement intellectuel.
En 1947, à l’âge de 9 ans, Pierre Bénichou quitte Oran pour Paris, une transition qui marque un tournant dans sa vie. Il poursuit ses études au lycée Condorcet, un établissement prestigieux qui a formé de nombreux intellectuels et hommes politiques français. Par la suite, il s’inscrit à la Sorbonne, mais sa passion pour le journalisme prend rapidement le dessus, le détournant de ses études universitaires pour embrasser une carrière dans la presse écrite.
Une carrière dans la presse écrite
La carrière journalistique de Pierre Bénichou commence en 1957 lorsqu’il devient stagiaire à France-Soir. Ce premier contact avec le monde du journalisme lui permet de développer ses compétences et de se familiariser avec les rouages du métier. Deux ans plus tard, en 1959, il rejoint Paris Jour en tant que rédacteur. Ce poste marque le début d’une série d’engagements dans différents titres de presse.
En 1961, il devient grand reporter pour Jours de France, un magazine qui lui permet d’explorer le monde et d’approfondir sa connaissance de l’actualité internationale. Cependant, malgré son penchant pour la gauche politique, Pierre Bénichou refuse de s’opposer aux partisans de l’Algérie française, une position qui reflète sa complexité et son indépendance d’esprit.
En 1963, Pierre Bénichou rejoint le mensuel Adam en tant que rédacteur en chef adjoint. Ce magazine, axé sur l’art de vivre et la mode, subit une transformation en 1966 lorsqu’il est racheté par Claude Perdriel. Rebaptisé Le Nouvel Adam, le magazine devient un lieu où Bénichou peut exprimer son talent éditorial. Cependant, ce n’est qu’à l’automne 1968 que sa carrière prend un véritable tournant lorsqu’il intègre Le Nouvel Observateur, un hebdomadaire emblématique du paysage intellectuel français.
Au sein du Nouvel Observateur, Pierre Bénichou occupe le poste de rédacteur en chef adjoint. Il tente de relancer la rubrique « Notre Époque », mais ses efforts ne portent pas les fruits escomptés. Il se concentre alors sur la réécriture et la confection de titres, tout en effectuant occasionnellement des interviews et des portraits de personnalités politiques, comme François Mitterrand. Promu rédacteur en chef en 1978, il se spécialise dans l’interview indiscrète, une technique qui met souvent ses interlocuteurs en difficulté. Son amitié avec des personnalités telles que Françoise Dolto, Coluche, et Pierre Goldman témoigne de son influence et de son réseau dans les cercles intellectuels et artistiques.
Une voix marquante à la radio et à la télévision
Parallèlement à sa carrière dans la presse écrite, Pierre Bénichou devient une figure importante de la radio et de la télévision françaises. Dans les années 1970 et 1980, il est surnommé « l’homme le plus drôle de Paris », notamment en raison de son humour légendaire qui fait le bonheur des soirées de bouclage du Nouvel Observateur. Sa popularité ne cesse de croître, et ses amis Jean Yanne, Jacques Martin, et Carlos le poussent à rejoindre l’émission Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL. D’abord réticent, Pierre Bénichou finit par accepter dans les années 1990, apportant son sens de l’humour et sa répartie cinglante à l’émission.
De 2000 à 2014, il est chroniqueur dans l’émission de radio On va s’gêner, animée par Laurent Ruquier sur Europe 1. Son style unique, mélange d’improvisation et d’anecdotes hilarantes, fait de lui une personnalité appréciée des auditeurs. Certaines de ses interventions deviennent cultes, comme lorsqu’il déclare son amour pour la chaîne de restaurants Courtepaille avec Jeanne Moreau, ou lorsqu’il raconte une excursion au Jardin d’acclimatation avec ses petits-enfants.
Pierre Bénichou est également présent à la télévision, notamment aux côtés de Laurent Ruquier dans les émissions On a tout essayé et On n’a pas tout dit sur France 2. Il participe également à Vivement dimanche prochain avec Michel Drucker et à d’autres programmes télévisés, où son sens de l’humour et sa culture générale font mouche.
Le cinéma et le théâtre : une incursion dans le monde du spectacle
En plus de sa carrière dans les médias, Pierre Bénichou fait quelques incursions dans le monde du cinéma et du théâtre. En 1959, lors d’une interview de Jean-Claude Pascal en Bretagne, il se retrouve à jouer un petit rôle dans le film Pêcheur d’Islande, réalisé par Pierre Schoendoerffer. Ce rôle, bien que modeste, lui permet de découvrir l’univers du cinéma.
En 2004, il monte sur les planches pour incarner le personnage principal de la pièce Grosse chaleur, une comédie écrite par Laurent Ruquier et mise en scène par Patrice Leconte. Cette expérience théâtrale démontre une nouvelle facette de son talent, cette fois-ci en tant qu’acteur.
En 2010, il participe à l’écriture du scénario du film Turf, réalisé par Fabien Onteniente, une comédie se déroulant dans l’univers des courses hippiques. Bien que son rôle dans l’écriture soit plus discret, il montre l’étendue de ses compétences, capable de passer du journalisme à la création cinématographique avec aisance.
Un enseignant hors du commun à Sciences Po
À la rentrée 2011, Pierre Bénichou est invité à donner des cours à Sciences Po en tant que professeur associé. Cependant, son approche pédagogique, consistant à présenter des auteurs classiques aux élèves de l’école de journalisme, déplaît aux responsables académiques. Ces derniers estiment que son style, trop personnel et éloigné des attentes des étudiants, a provoqué une incompréhension. Après trois séances, le cours est interrompu, mais cette expérience illustre le caractère indomptable et l’indépendance de Pierre Bénichou, qui n’hésite pas à défier les conventions académiques.
Vie privée : un homme de famille et d’amitiés
Pierre Bénichou se marie le 16 décembre 1970 avec Alix Dufaure, descendante de Jules Dufaure. Ce mariage fait de lui le beau-père de Vincent Lindon, acteur reconnu du cinéma français. Avec Alix Dufaure, Pierre Bénichou a un fils, Antoine, qui hérite de la vivacité intellectuelle et du sens de l’humour de son père.
Pierre Bénichou était un habitué du club parisien Castel, un lieu de rencontre pour les intellectuels et les artistes. Sa table y était très prisée, et il y passait de nombreuses soirées en compagnie de ses amis, discutant de tout et de rien, mais toujours avec passion et humour.
Pierre Bénichou s’éteint dans son sommeil le 31 mars 2020 à l’âge de 82 ans. Sa mort, survenue en pleine pandémie de Covid-19, est suivie de nombreux hommages sur les réseaux sociaux et dans les médias. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, aux côtés de ses parents, dans une cérémonie restreinte en raison des mesures sanitaires en vigueur.
Distinctions et reconnaissances
Tout au long de sa carrière, Pierre Bénichou a reçu plusieurs distinctions en reconnaissance de sa contribution au journalisme et à la culture française. Il a été fait Commandeur de la Légion d’honneur en 2016, après avoir été promu officier en 2002 et chevalier en 1990.
En 1994, alors qu’il était directeur adjoint du Nouvel Observateur, Pierre Bénichou a reçu le prix de la Fondation Mumm, qui récompense les journalistes de la presse écrite. Cette distinction souligne la qualité de son travail.
Pierre Bénichou a également fait son entrée dans le Quid, à la rubrique des personnalités, en 2005, une reconnaissance de sa place dans la culture et l’intelligentsia française.