Qui est Sonia Rykiel ?
Date de naissance : 25 mai 1930 (Paris 14e, France).
Date du décès : 25 août 2016 (Paris 7e, France) à 86 ans.
Activité principale : Créatrice de mode, écrivaine.
Nom de naissance : Sonia Annette Flis.
Surnom : La Reine du tricot.
Où est la tombe de Sonia Rykiel ?
La tombe de Sonia Rykiel est située dans la division 2
La tombe de Sonia Rykiel au Cimetière du Montparnasse

Biographie de Sonia Rykiel
Sonia Rykiel, la créatrice qui a libéré la mode
Sonia Rykiel, née Sonia Flis le 25 mai 1930 à Paris, est une figure emblématique de la mode française. Connue pour son audace et son goût pour l’innovation, elle a révolutionné le prêt-à-porter en imposant un style libre et moderne. Avec ses créations en maille, ses coutures apparentes et son amour pour le noir, elle a redéfini la féminité en encourageant les femmes à s’affirmer à travers leurs vêtements.

Une jeunesse baignée de culture
Issue d’une famille juive d’origine roumaine et russe, Sonia grandit dans un environnement intellectuel et artistique. Son père, Alfred Flis, est horloger, et sa mère, Fanny, se passionne pour la mode. L’aînée de cinq filles, Sonia développe dès son plus jeune âge un sens aigu de l’indépendance et un attrait pour l’esthétisme. Peu portée sur les études, elle quitte l’école après un échec au baccalauréat et commence à travailler comme étalagiste dans un grand magasin parisien, une expérience qui marquera le début de son aventure dans le monde de la mode.
Les débuts dans la mode et la naissance d’un style
En 1954, elle épouse Sam Rykiel, un détaillant de vêtements, et ensemble, ils tiennent une boutique à Paris. C’est dans ce cadre qu’elle commence à créer ses propres modèles, inspirée par un besoin personnel de vêtements confortables et élégants. En 1962, enceinte de son premier enfant, elle imagine un pull fin et ajusté qui tranche avec les standards volumineux de l’époque. Ce « poor boy sweater » séduit immédiatement Audrey Hepburn, qui en commande plusieurs exemplaires. Le succès est fulgurant.
Encouragée par cet engouement, elle lance sa marque en 1968 en ouvrant une boutique à Saint-Germain-des-Prés, haut lieu de la bohème parisienne. Ses créations se distinguent par des matières souples, des rayures colorées et des silhouettes sans contraintes. Elle supprime les ourlets et les doublures, laissant apparaître les coutures pour un effet brut et moderne. Rapidement, elle impose une nouvelle façon de concevoir la mode, axée sur la liberté et le mouvement.
Une vision avant-gardiste de la mode
Sonia Rykiel ne suit pas les tendances, elle les anticipe. Elle forge le concept de la « démode », une approche qui encourage chaque femme à s’approprier la mode selon ses envies plutôt que de se soumettre aux diktats saisonniers. Son goût pour le noir, qu’elle décrit comme « une couleur joyeuse », devient l’une de ses signatures, tout comme les rayures qui rythment ses collections.
Son influence dépasse rapidement les frontières françaises. En 1972, elle est sacrée « Reine du tricot » par Women’s Wear Daily, le magazine de référence de la mode américaine. Elle collabore avec des marques populaires et se lance dans la décoration d’intérieurs, signant notamment l’aménagement de l’hôtel Lutetia à Paris.
Un empire en expansion
Dans les années 1980 et 1990, Sonia Rykiel diversifie ses activités. Elle lance une ligne pour enfants, des accessoires, puis des parfums, tout en développant une collection masculine. Elle est aussi la première créatrice à collaborer avec un catalogue de vente par correspondance, une initiative qui démocratise encore davantage son style.
Engagée, elle défend une mode accessible et proche des femmes. En 1977, elle est élue vice-présidente de la Chambre syndicale de la couture, une reconnaissance de son statut au sein de l’industrie. Malgré son succès, elle reste fidèle à sa vision et refuse d’être enfermée dans des conventions.
Les derniers combats
À la fin des années 1990, Sonia Rykiel est diagnostiquée de la maladie de Parkinson. En 2012, elle évoque publiquement sa maladie dans un livre écrit avec Judith Perrignon, N’oubliez pas que je joue, où elle livre un témoignage poignant sur son combat. Malgré la maladie, elle continue de superviser ses collections et reste une figure incontournable de la mode jusqu’à son décès, le 25 août 2016 à Paris.
Elle repose au cimetière du Montparnasse, aux côtés de nombreuses figures artistiques. En hommage à son influence, une allée du boulevard Raspail porte désormais son nom, une première pour une créatrice de mode en France.
L’héritage de Sonia Rykiel perdure à travers la maison qu’elle a fondée. Son style intemporel, son esprit de liberté et son refus des carcans continuent d’inspirer les créateurs et les femmes du monde entier. Plus qu’une créatrice, elle était une visionnaire qui a su réconcilier l’élégance et le confort, tout en insufflant à la mode une dimension résolument moderne et audacieuse.