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Tombe : Charles BAUDELAIRE

Qui est Charles Baudelaire ?

Date de naissance : 9 avril 1821 (Paris, France).
Date du décès : 31 août 1867 (Paris, France) à 46 ans.
Activité principale : Poète, critique d’art, essayiste, traducteur.
Nom de naissance : Charles Pierre Baudelaire.

Où est la tombe de Charles Baudelaire ?

La tombe de Charles Baudelaire est située dans la division 6

La tombe de Charles Baudelaire au Cimetière du Montparnasse

Bodler grave

Nombreux sont les visiteurs qui passent à côté de la tombe sans s’en rendre compte car elle se trouve légèrement à l’écart. De plus, le nom qui attire l’attention en premier est celui inscrit en haut de sa tombe. Il n’est pas évident pour tous que le nom d’Aupick soit en réalité celui du beau-père de Baudelaire.

Le cénotaphe de Charles Baudelaire au Cimetière du Montparnasse

Biographie de Charles Baudelaire

Charles Pierre Baudelaire, une figure emblématique de la littérature française, est né le 9 avril 1821 à Paris, au sein d’une famille bourgeoise du quartier de Saint-Germain-des-Prés, précisément au 13 rue Hautefeuille. Son père, Joseph-François Baudelaire, né en 1759 à La Neuville-au-Pont, en Champagne, était un homme cultivé, ancien fonctionnaire et peintre amateur, profondément marqué par les idéaux des Lumières. Sa mère, Caroline Dufaÿs, n’avait que vingt-sept ans lorsque son époux, alors âgé de plus de soixante ans, l’a épousée. Le décès prématuré de son père en 1827, alors que Charles n’avait que six ans, laissa un vide immense dans sa jeune existence.

Étienne Carjat, Portrait of Charles Baudelaire, circa 1862

Le remariage rapide de sa mère avec le lieutenant-colonel Jacques Aupick, un an après la mort de son père, fut une source de tension et de ressentiment durant toute la jeunesse de Baudelaire. Le jeune Charles, élevé dans un environnement où les affections maternelles se trouvaient divisées, développa une relation complexe et souvent conflictuelle avec son beau-père, un homme de discipline militaire strict qui ne comprenait ni n’appréciait la sensibilité artistique du garçon.

En 1831, la famille déménage à Lyon suite à la promotion du beau-père au rang de lieutenant-colonel, et Charles est inscrit à la pension Delorme. Là, il commence à se former aux lettres classiques au collège royal de Lyon, montrant un penchant pour la poésie et la littérature dès son plus jeune âge. Malgré son talent évident, sa relation tumultueuse avec les figures d’autorité continue de le hanter, et son adolescence est marquée par des rébellions fréquentes.

Retournant à Paris en 1836, Charles intègre le prestigieux collège Louis-le-Grand. Mais son caractère rebelle et sa désapprobation des normes bourgeoises lui valent d’être renvoyé du lycée en 1839 pour des raisons qui demeurent floues, bien que certaines sources évoquent un incident impliquant une amitié trop intime avec un autre élève. Cette expulsion le conduit à une vie de bohème, fréquentant des cercles artistiques et littéraires où il commence à former sa vision du monde et son esthétique.

En 1841, dans une tentative de le discipliner, son beau-père l’envoie sur un voyage vers les Indes. Le périple s’achève prématurément après un naufrage aux îles Mascareignes. Ce voyage aura un impact profond sur Baudelaire, élargissant ses horizons et intensifiant son désir de briser avec les conventions sociales de son époque.

De retour à Paris, Baudelaire plonge dans la vie artistique et intellectuelle, se liant d’amitié avec des figures telles que Delacroix et Nadar. Il entame également une liaison tumultueuse avec Jeanne Duval, une actrice d’origine haïtienne, qui deviendra sa muse et l’une des figures centrales de sa vie, malgré une relation marquée par des hauts et des bas passionnels.

Son œuvre majeure, Les Fleurs du Mal, commence à prendre forme durant ces années, reflétant les dualités de beauté et de décadence, de splendeur et de déchéance. Baudelaire explore dans ses poèmes les thèmes de l’amour, du désespoir, de la mort et du transgressif, s’inscrivant ainsi à contre-courant des idéaux de son époque.

Fleurs du mal

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En 1857, la publication de ce recueil déclenche un scandale. Accusé d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, Baudelaire est condamné à une amende, et six poèmes sont retirés du recueil. Cette condamnation ne fait qu’accentuer sa notoriété et cimente sa réputation de poète maudit, un terme qu’il incarnera tout au long de sa vie.

Malgré sa santé déclinante, aggravée par la syphilis et un usage régulier d’opium, Baudelaire continue de travailler avec acharnement. En 1864, endetté et malade, il se rend en Belgique, où il espère redresser sa situation financière par des conférences. Cependant, ses espoirs sont déçus, et son séjour belge, marqué par la maladie et l’isolement, se révèle désastreux. En 1866, un effondrement sévère à Namur marque le début d’une détérioration rapide de sa santé, le laissant avec des troubles graves de la parole et de l’écriture.

Baudelaire par Carjat 1865

Baudelaire retourne à Paris en 1866, où il est immédiatement hospitalisé. Il passe ses derniers mois dans une semi-paralysie, incapable de parler clairement, se réfugiant dans un monde intérieur marqué par la frustration et la maladie. Il meurt le 31 août 1867, laissant derrière lui une œuvre qui défiera le temps.

Son influence sur la poésie moderne est immense, établissant des ponts entre le romantisme, le symbolisme, et le modernisme. Les Fleurs du Mal reste une pierre angulaire de la littérature française, tandis que Le Spleen de Paris posthume continue d’inspirer pour son approche novatrice de la poésie en prose.

Panneau Histoire de Paris Charles Baudelaire, 1 rue du Dôme, Paris 16e