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Tombe : Serge GAINSBOURG

Qui est Serge GAINSBOURG ?

Date de naissance : 2 avril 1928 (Paris, France).
Date du décès : 2 mars 1991 (Paris, France) à 62 ans.
Activité principale : Chanteur, compositeur.
Nom de naissance : Lucien Ginsburg.

Où est la tombe de Serge GAINSBOURG ?

La tombe de Serge GAINSBOURG est située dans la division 1

La tombe de Serge GAINSBOURG au Cimetière du Montparnasse

Gainsbourg Serge tombe

Biographie de Serge GAINSBOURG

Lucien Ginsburg est né dans une famille d’immigrants juifs ashkénazes venant d’Ukraine. Son père, Joseph Ginsburg, originaire d’Istanbul, était pianiste, tandis que sa mère, Olga, née Besman, était une chanteuse mezzo-soprano. La famille a fui les troubles en Ukraine et s’est installée à Paris après un bref séjour à Istanbul. Lucien a grandi dans un environnement imprégné de musique et d’art, son père lui enseignant le piano dès son plus jeune âge.

Initialement attiré par la peinture, Lucien a étudié aux Beaux-Arts et à l’Académie de Montmartre sous la tutelle d’André Lhote et Fernand Léger. Cependant, la musique a rapidement pris le dessus. Pendant les années 1950, il adopta les pseudonymes de Julien Gris et Julien Grix avant de se fixer définitivement sur Serge Gainsbourg pour son travail scénique.

Son entrée sur la scène musicale n’a pas été facile, en raison de son apparence physique qui lui valait souvent des critiques. Cependant, Gainsbourg a rapidement développé une image de poète maudit et provocateur, utilisant l’humour, l’érotisme et parfois la scatologie dans ses textes, ce qui a généré de nombreuses controverses. Ses chansons « Je t’aime… moi non plus » et « Lemon Incest » sont des exemples de sa capacité à choquer le public.

Serge gainsbourg May 1 1971

En plus de la musique, Gainsbourg s’est essayé au cinéma et à la littérature, réalisant plusieurs films et clips vidéo, et composant plus de quarante musiques de films. Sa curiosité artistique l’a également mené à des expériences en tant qu’acteur et réalisateur.

Gainsbourg a été un mentor et une muse pour de nombreux artistes, notamment des chanteuses comme Brigitte Bardot et Jane Birkin, cette dernière devenant sa compagne de longue date et la mère de sa fille, Charlotte Gainsbourg. Ses collaborations avec des artistes non francophones, comme Beck Hansen et le groupe Portishead, montrent son influence étendue au-delà des frontières francophones.

Gainsbourg-Birkin-Italie-1976

Bien que principalement reconnu dans l’espace francophone, certains de ses albums ont connu un succès notable aux États-Unis. Son œuvre « Je t’aime… moi non plus » a atteint des sommets dans les charts britanniques et américains malgré la censure.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la famille Ginsburg a dû fuir Paris pour échapper aux persécutions nazies. Lucien a dû porter l’étoile jaune et la famille a survécu en utilisant de faux papiers. Cette période difficile a marqué profondément Gainsbourg, qui a souvent exploré des thèmes de survie et de résilience dans son art.

Après la guerre, Gainsbourg retourne à Paris et se consacre à la musique. Ses premières performances n’ont pas été bien reçues, mais il persévéra, attirant finalement l’attention de figures importantes de l’industrie comme Boris Vian et Jacques Canetti, ce qui a aidé à lancer sa carrière musicale.

Au fil des années, Gainsbourg a exploré divers styles musicaux, passant du jazz et de la chanson française à des influences plus pop et rock. Sa capacité à s’adapter et à innover musicalement est devenue une marque de son génie artistique.

Cette biographie, couvrant la première moitié de la vie de Serge Gainsbourg, illustre comment ses expériences, ses relations et son contexte culturel ont façonné son œuvre unique et son statut d’icône de la chanson française. Sa vie ultérieure, abordant d’autres aspects de sa carrière et de ses contributions artistiques, sera explorée dans une suite.

La décennie des années 1970 marque un tournant crucial dans la carrière de Serge Gainsbourg, période durant laquelle il produit certains de ses travaux les plus innovants et influents. Cette ère voit la création de quatre albums majeurs qui, malgré un succès commercial modeste à leur sortie, ont depuis été reconnus comme des œuvres pionnières dans le paysage musical français.

Produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, « Histoire de Melody Nelson » se distingue par son approche symphonique et conceptuelle, s’inspirant de la scène rock progressif anglaise. L’album raconte la liaison tragique entre un homme mûr et une jeune fille, évoquant le « Lolita » de Nabokov, un thème récurrent dans l’œuvre de Gainsbourg. Cet album est depuis devenu un pilier influent, cité par des artistes tels que Air, Jarvis Cocker, et Beck.

« Vu de l’extérieur » offre une exploration intime à la fois dans le son et les paroles, avec une inclination notable vers la scatologie, ce qui a probablement contribué à son échec commercial initial. Cependant, l’album contient « Je suis venu te dire que je m’en vais », un de ses morceaux les plus emblématiques, qui puise dans l’œuvre de Verlaine pour enrichir ses textes.

Enregistré à Londres, cet album aborde avec audace et provocation les thèmes de la Seconde Guerre mondiale et du nazisme, ce qui a provoqué un certain malaise chez les programmateurs radios de l’époque. Gainsbourg décrit lui-même cet album comme un exorcisme de ses traumatismes de guerre.

Continuant sur la lancée des albums conceptuels, « L’homme à tête de chou » narre l’histoire tragique d’amour entre un journaliste et une coiffeuse. Cet album est également connu pour ses « Variations sur Marilou », explorant des arrangements musicaux audacieux et des paroles chargées de sensualité.

Au milieu des années 1970, Gainsbourg se tourne vers le cinéma, réalisant « Je t’aime moi non plus », qui est rapidement devenu notoire pour son contenu érotique et ses thèmes provocateurs tels que l’homosexualité et la sodomie. Il continue à explorer des sujets controversés dans ses films ultérieurs, tels que l’inceste et l’exhibitionnisme, bien que ces œuvres ne rencontrent pas un grand succès commercial.

En 1979, Gainsbourg enregistre « Aux armes et cætera » à Kingston avec des musiciens reggae de renom comme Sly and Robbie. L’album, qui inclut une version reggae de « La Marseillaise », suscite une controverse immense en France, attirant des critiques de figures publiques et des accusations d’antisémitisme. En réponse, Gainsbourg achète le manuscrit original de l’hymne national français lors d’une vente aux enchères, un geste qui devient un symbole de sa rébellion contre ses détracteurs.

Durant les années 1980, le personnage de « Gainsbarre » prend le dessus, un alter ego plus sombre et autodestructeur. Ce personnage est fréquemment vu dans les médias pour ses apparitions alcoolisées et ses provocations, notamment lorsqu’il brûle publiquement un billet de 500 francs en direct à la télévision pour protester contre le taux d’imposition élevé. Ce geste choque le public et reste gravé dans la mémoire collective française.

Gainsbourg continue à explorer de nouveaux genres musicaux avec « Love on the Beat » en 1984, un album influencé par le funk américain avec des paroles ouvertement sexuelles, notamment « Lemon Incest », un duo avec sa fille Charlotte. Son dernier album, « You’re Under Arrest » (1987), combine le funk avec des éléments de hip-hop, continuant à pousser les limites de la provocation.

Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991, laissant derrière lui un héritage complexe et profondément influent. Sa musique continue d’être célébrée pour son audace lyrique et sa capacité à transgresser les normes culturelles et musicales. Sa vie tumultueuse et ses œuvres provocantes continuent de fasciner et d’inspirer, attestant de son statut indélébile dans la musique et la culture française.